Un musicien ou chanteur intermittent est un artiste professionnel qui exerce son activité de manière ponctuelle, selon des contrats de courte durée avec des périodes d'inactivité entre chaque prestation. Ce sont eux qui assurent les concerts, les enregistrements, les représentations théâtrales et diverses manifestations culturelles. Ils peuvent travailler pour des compagnies de théâtre, des orchestres, des producteurs de musique, ou bien encore pour des festivals. Leur travail est donc caractérisé par une alternance de périodes travaillées, souvent intenses et concentrées, suivies de périodes de "chômage" technique. Pour répondre à la spécificité de ce rythme, la France a mis en place le régime des "intermittents du spectacle". Ce régime de protection sociale, unique au monde, permet à ces artistes de bénéficier d’indemnités durant leurs périodes d'inactivité, sous certaines conditions strictes.
Le statut d’intermittent du spectacle n’est pas automatiquement acquis pour un musicien ou chanteur : il est soumis à des critères précis, gérés par France Travail et les Caisses d'assurance chômage. Pour obtenir ce statut, un artiste doit remplir les conditions suivantes : Un minimum d’heures de travail : L’artiste doit justifier d'au moins 507 heures travaillées en tant que salarié dans le secteur du spectacle au cours des 12 derniers mois. Ces heures peuvent correspondre à différents contrats auprès de plusieurs employeurs. Respect des délais : Le renouvellement de ce statut doit être effectué chaque année, en prouvant à nouveau les 507 heures de travail. Régularité des cotisations : Les intermittents doivent cotiser à l’assurance chômage et sont soumis à des règles spécifiques en matière de cotisations sociales.
Le principal avantage pour un musicien ou chanteur intermittent réside dans la protection sociale qui lui est offerte durant ses périodes d'inactivité. Grâce à l'allocation chômage, l’artiste peut avoir un revenu régulier même lorsqu'il ne trouve pas de contrats pendant quelques mois. Ce système permet aux artistes de se consacrer pleinement à leur art, en ne se soumettant pas uniquement aux impératifs commerciaux. Par ailleurs, ce statut donne accès à une couverture sociale, aux congés maladie et maternité, ainsi qu’aux cotisations pour la retraite. Pour beaucoup d’artistes, cette sécurité financière et cette couverture sont vitales, surtout dans un secteur où la précarité est souvent la norme.
Malgré ses avantages, être intermittent du spectacle demeure un défi. La recherche constante de nouveaux contrats et l'irrégularité des revenus font partie des principales difficultés. Les périodes de chômage technique sont fréquentes, et il n'est pas toujours évident pour les artistes de remplir le quota des 507 heures, surtout dans un contexte de crise économique ou de pandémie, comme celle de la COVID-19, qui a durement frappé le secteur culturel. Les musiciens et chanteurs intermittents doivent également faire face à une concurrence accrue, et il n’est pas rare qu’ils soient obligés d’accepter des cachets peu élevés ou des conditions de travail difficiles pour atteindre le nombre d’heures nécessaires. De plus, certaines périodes de l’année, comme l’hiver, offrent moins de contrats et d’opportunités, ce qui rend le statut d'intermittent particulièrement instable.
Malgré ces défis, beaucoup de musiciens et chanteurs intermittents poursuivent leur carrière par passion pour leur art. Leur contribution au rayonnement culturel est inestimable, et sans eux, de nombreux concerts, spectacles et événements n’auraient pas lieu. La diversité et la richesse de la scène artistique française doivent en grande partie leur existence à ces artistes qui, malgré les obstacles, continuent de se consacrer à leur passion avec dévouement.
Le statut d’intermittent du spectacle est indispensable pour permettre aux musiciens et chanteurs de vivre leur passion tout en ayant un minimum de sécurité financière. S'il constitue une réponse adaptée à la spécificité des métiers artistiques, il demeure imparfait et mérite sans doute des ajustements pour garantir une meilleure stabilité. Cependant, grâce à ce régime unique, la France peut se targuer d’avoir un vivier d’artistes talentueux qui continuent, chaque jour, à faire vibrer la scène culturelle et artistique du pays. Les musiciens et chanteurs intermittents, entre passion et précarité, incarnent ainsi le cœur battant de l'industrie culturelle, rappelant que l'art n’a de sens que lorsqu'il est partagé, accessible et vivant.
Les musiciens et chanteurs intermittents du spectacle en France cotisent à plusieurs organismes pour assurer leur protection sociale, qui couvre la santé, la retraite, le chômage, et d'autres prestations. Voici les principales caisses auxquelles ils cotisent et leur rôle spécifique :
L’URSSAF est chargée de collecter l’ensemble des cotisations et contributions sociales des intermittents du spectacle, y compris les musiciens et chanteurs. Elle assure le recouvrement des cotisations pour la sécurité sociale, les allocations familiales, la CSG et la CRDS, ainsi que d’autres prélèvements. Rôle : - Collecte et répartition des cotisations sociales pour la protection sociale de base (maladie, allocations familiales, retraite de base, etc.). - Contribution au financement de la sécurité sociale et à la solidarité nationale.
Les musiciens et chanteurs intermittents cotisent également pour l’assurance chômage auprès de Pôle Emploi via les Annexes 8 et 10, qui sont des régimes spécifiques pour les intermittents du spectacle (l'Annexe 8 pour les techniciens et l'Annexe 10 pour les artistes, comme les musiciens et chanteurs). Rôle : - Allocation chômage spécifique aux intermittents, qui leur permet de percevoir une indemnité pendant les périodes sans emploi, sous réserve de remplir certaines conditions d’activité (507 heures de travail sur 12 mois). - Adaptation aux rythmes d'emploi discontinu caractéristiques des métiers artistiques et techniques du spectacle.
Bien que les intermittents soient affiliés au régime général de la Sécurité sociale, ils bénéficient d'un traitement spécifique, notamment via des caisses comme Audiens qui gère les prestations pour les métiers du spectacle et de l'audiovisuel. Rôle : - Couverture maladie (remboursements de soins, indemnités journalières en cas de maladie ou maternité). - Allocation d’invalidité et prestations d’assurance vieillesse (retraite de base). - Protection sociale spécifiquement adaptée aux risques professionnels du secteur.
Les intermittents cotisent également à une caisse de retraite complémentaire, qui garantit une pension supplémentaire en plus de la retraite de base. Audiens est l’organisme de retraite complémentaire pour le secteur culturel, tandis que l’IRCEC (Institution de Retraite Complémentaire de l’Enseignement et de la Création) prend en charge certains artistes auteurs. Rôle : - Versement d'une retraite complémentaire, calculée selon les points accumulés durant la carrière. - Préserver le niveau de vie des intermittents après leur départ à la retraite.
Audiens est le groupe de protection sociale spécifique au secteur de la culture, du spectacle et de la communication. Il prend en charge les intermittents et les salariés permanents du secteur pour les risques spécifiques (santé, prévoyance, retraite complémentaire, etc.). Rôle : - Gestion de la prévoyance : couverture en cas d’invalidité, décès, complémentaire santé. - Complémentaire santé : Audiens propose des contrats de complémentaire santé (mutuelle) spécifiques pour les artistes et techniciens, couvrant les frais de santé non pris en charge par la Sécurité sociale. - Accompagnement social en cas de difficulté : Audiens propose un soutien personnalisé pour les intermittents rencontrant des difficultés financières ou sociales.
Les intermittents du spectacle cotisent également à un fonds de formation professionnelle géré par l'AFDAS (Association pour la Formation des Adultes dans les Secteurs de la Culture, de la Communication, des Médias et des Loisirs). Rôle : - Financement des formations professionnelles pour les intermittents (perfectionnement, développement de nouvelles compétences, reconversion). - Accompagnement pour les intermittents souhaitant s’adapter aux évolutions du secteur culturel et acquérir de nouvelles compétences.
Les intermittents cotisent aussi à la CSG et à la CRDS, qui sont des prélèvements obligatoires prélevés sur les revenus pour financer la protection sociale dans son ensemble. Rôle : - Financer le système de protection sociale de manière globale. - Contribuer au remboursement de la dette sociale.
Les cotisations des musiciens et chanteurs intermittents du spectacle servent à : - Assurer une couverture maladie, vieillesse, et prévoyance via l’URSSAF, Audiens, et le régime général de la Sécurité sociale. - Garantir un revenu pendant les périodes sans emploi grâce à l’assurance chômage des intermittents (Annexe 10). - Offrir une retraite complémentaire pour maintenir un revenu après la fin de leur carrière. - Soutenir leur formation professionnelle pour favoriser leur adaptabilité et leur employabilité dans un secteur évolutif. Ce système de cotisations et de prestations est pensé pour répondre aux besoins spécifiques des intermittents du spectacle, dont les contrats de travail sont souvent précaires et ponctuels.